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MARS 1594* 6l 5
La cour aiant eu advis de ceste assemblée, se troubla fort, se souvenant de la prise de la cour, de Brisson, et autres faits d'armes des Seize : qui fust cause que le lendemain M. de Brissac les vinst trouver, avec charge du duc de Maienne de leur dire qu'il avoit permis aux Seize de s'assembler seulement pour ceste fois, pour quelques occasions particulieres bonnes et grandement considerables, qui ne touchoient en rien leur particulier, ni celui de personne de. la ville : dont il les -asseuroit sur sa vie et sur son honneur. De quoi la cour toutefois ne se pouvoit contenter, disant qu'on per-mettoit bien à des coquins de s'assembler, et qu'on le defendoit à une cour qui avoit puissance de ce faire. Enfin M. de Brissac leur dit qu'on donneroit ordre qu'ils ne s'assembleroient plus. Et toutefois ce mesme jour Us s'assemblèrent publiquement jusques à cent, au jeu de paume de la Tournelle, où on trouva escrit en grosse lettre avec un charbon : Ne quis, nisi Can-tabrus aut génère Loyola, hue adito, secus flammis iislulandus, aut toxico necandus, jubetor.
Le dimanche 6 de ce mois, le duc de Maienne sortist de Paris à cinq, heures dû matin. Devant que de partir, il recommanda la ville aux capitaines et colon* ' nels, et au prevost des marchans; et leur dit qu'il s'en alloit pour communiquer avec ceux de sa maison, et faire quelque chose pour le repos du peuple, duquel il avoit pitié, ll ne prist point congé de la cour, et ne parla à eux ni en general ni en particulier. A M. de Marines, nepveu de M. de Belin, il lui dist qu'il se retirast : qu'il feroit bien ; et qu'il ne le retrouvast pas hardiment à Paris.
De ceste sienne sortie la ville fust mal contente, et *
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